Vocabulaire | Théâtre
Art de la représentation, spectacle vivant, corps en action, les définitions du genre théâtral ne manquent pas.
De la tragédie grecque au théâtre de l’absurde, les dramaturges ont sans cesse renouvelé ses codes et changé ses modalités de représentation.
Pour ne plus vous perdre dans le foisonnant univers du théâtre, voici un petit lexique, précis et détaillé, de ses principaux concepts.
Le vocabulaire du théâtre
Dans la liste ci-dessous figure, par ordre alphabétique, l’ensemble des termes et des notions propres au théâtre.
A
- Acte : division d’une pièce de théâtre
- Aparté : paroles adressées par un comédien à lui-même et qui ne sont censées être entendues que des spectateurs.
C
- Café-théâtre : petite salle servant de tremplin aux acteurs et aux humoristes.
- Chœur : ensemble d’acteurs chantant ou récitant collectivement les vers qui assurent la cohérence narrative de l’action d’une tragédie grecque.
- Comédie : pièce drôle, voire satirique, dans laquelle les dramaturges ridiculisent leurs contemporains et les mœurs dissolues de leur époque.
- Commedia dell’arte : comédie italienne du XVIe siècle dans laquelle des comédiens professionnels improvisent dialogues et scénographies.
D
- Didascalie : indication écrite par le dramaturge à l’intention des acteurs et du metteur en scène, et figurant dans le manuscrit d’une pièce de théâtre.
- Dramaturge : auteur de pièce de théâtre.
- Drame bourgeois : genre théâtral qui s’oppose à la tragédie et à la comédie tant dans la structure de la pièce que dans le contenu de l’intrigue.
En s’opposant ainsi à la tradition classique, les auteurs veulent surtout un théâtre sérieux et crédible. Pour eux, les grands monologues lyriques des tragédies et le burlesque de la comédie manquent de naturel et d’authenticité, ce qui fausse invariablement l’aspect didactique du théâtre.
Cependant, susciter l’émotion du spectateur ne doit pas se faire au détriment des exigences morales de la société. Ainsi, l’empathie, le pathos, la sincérité des sentiments et le réel des situations alimentent le drame bourgeois, qui donne d’ailleurs à la salle la configuration spatiale qu’on lui connait aujourd’hui : le rideau sépare désormais la scène des spectateurs.
Ce genre théâtral donnera naissance, un siècle plus tard, au drame romantique. Dans la mouvance de ce courant littéraire, les auteurs romantiques allieront le tragique et le pathétique au réalisme du drame bourgeois.
- Drame romantique : pièce dramatique inspirée du drame bourgeois et marquée par le romantisme de certains auteurs du XIXe siècle, notamment Victor Hugo, chef de file de cet important courant littéraire.
- Dénouement : conclusion d’une pièce de théâtre.
- Dialogue : ensemble des répliques échangées par au moins deux personnages.
F
- Farce :
- courte scène se déroulant durant la représentation d’un mystère médiéval.
- pièce comique et satirique qui dépeint les mœurs d’une époque.
Drôles et amusantes sous la plume de Molière, les farces retrouvent le devant de la scène après leur mise à l’index par l’Église et deviennent progressivement des comédies, à la forme plus longue et à l’intrigue plus complexe.
I
- Intermède : divertissement ayant lieu entre les actes d’une pièce de théâtre ou les parties d’un spectacle.
- Intrigue : ensemble de faits et d’événements qui participent à la trame d’une pièce de théâtre
J
- Jeu : ensemble des ressources intellectuelles, psychologiques, corporelles ou matérielles dont se sert un acteur pour interpréter un personnage.
M
- Mime : genre théâtral dans lequel les attitudes, les gestes et les mimiques remplacent la parole.
- Mise en scène : ensemble des éléments de la scénographie (décor, éclairage, etc.) et du jeu des acteurs qui orientent la représentation théâtrale.
- Monologue : discours qu’un acteur adresse, a priori, à lui-même dans le but d’expliciter au public la pensée de son personnage.
- Mystère : pièce de théâtre à caractère religieux, commanditée par l’Église à l’intention des fidèles catholiques.
- Molière : grand dramaturge français.
Preuve de son génie et de la pérennité de son talent, son nom désigne la langue française dans la périphrase la langue de Molière.
N
- Nœud : point central de l’intrigue où se révèle le problème complexe auquel sont confrontés les personnages. On parle du (ou des) nœud(s) de l’intrigue.
O
- Opéra : pièce tragique ou dramatique mise en musique, dont la partie chantée est accompagnée par un orchestre.
L’opéra désigne également le lieu où se tiennent ses représentations musicales.
P
- Péripétie : changement brusque ou revirement soudain dans l’intrigue théâtrale.
- Procédé comique : ensemble d’éléments du registre comique.
Le comique de gestes et le comique de mots apparaissent comme complémentaires puisque la gestuelle et les mimiques faciales participent toutes deux à la communication paraverbale : elles complètent le langage pour former un tout interactionnel dans les répliques et les dialogues.
Enfin, le comique de répétition est davantage structurel et implique la récurrence d’une même action au cœur de l’intrigue.
- Prologue : première scène d’une œuvre théâtrale, servant à situer les personnages et l’action.
Q
- Quiproquo : malentendu, méprise sur l’identité d’une personne.
R
- Réplique : partie du dialogue théâtral.
S
- Saynète : courte pièce comique, mêlant généralement l’humour à la musique.
- Scène :
- estrade ou partie surélevée d’un théâtre, où se produisent les acteurs.
- division d’un acte.
- action qui se déroule au cours d’une scène.
- Scénographie : ensembles des éléments (costumes, masques, décors, chorégraphie, etc.) et des techniques (effets sonores et visuels) liés à la mise en scène au théâtre
- Shakespeare : Grand dramaturge britannique.
D’ailleurs, à l’image de Molière, son nom désigne la langue anglaise dans la périphrase la langue de Shakespeare.
- Soliloque : réplique d’un personnage qui se parle à lui-même ou qui pense tout haut, dans un but réflexif et intimiste.
- Stichomythie : réplique courte, suivie par une autre réplique de même longueur, lesquelles créent un vif échange entre deux personnages.
T
- Tableau : subdivision d’une pièce marquée par un changement de décor, sans que ce dernier interrompe l’action en cours.
- Théâtre antique : genre théâtral dans lequel s’inscrivent les tragédies dites classiques — soit les tragédies grecques et romaines —, qui correspondent aux canons d’esthétisme et de pureté de l’Antiquité.
- Théâtre burlesque : genre théâtral dont les pièces sont des parodies ou des satires qui visent à se moquer ouvertement de personnages nobles et de faits sérieux.
- Théâtre classique : genre théâtral dont les pièces s’inspirent des modèles esthétiques de l’Antiquité, notamment ceux du théâtre antique.
La querelle du Cid est souvent considérée comme l’événement inaugural du théâtre classique et symbolise le tournant majeur, pris par la tradition théâtrale française, entre baroque et classicisme.
Présentée comme une tragi-comédie en 1637, la pièce de Corneille est modifiée (en 1648, puis en 1660) pour la convertir en tragédie classique et ainsi respecter les règles du genre (vraisemblance, bienséance et unité de temps, de lieu et d’action).
- Théâtre comique : genre théâtral dont les pièces, appelées comédies, sont destinées à faire rire le public.
- Théâtre d’ombres : genre théâtral dont l’ombre de marionnettes est projetée sur une feuille de papier ou un drap.
Dès le IXe siècle, des silhouettes soigneusement découpées et montées sur des baguettes s’animent dans un castelet, un cadre de bois qui circonscrit le décor.
Si les traditions khmères et chinoises diffèrent légèrement, les thèmes centraux et les intrigues sont partagés : il s’agit généralement de légendes traditionnelles ou religieuses et d’histoires magiques ou parodiques.
Facilement transportable, le théâtre d’ombres est resté immensément populaire au cours des siècles grâce à sa commodité et à son aspect ludique : un émerveillement garanti pour les grands et les petits.
- Théâtre de l’absurde : genre théâtral contemporain, caractérisé par l’absence de logique narrative et l’immuabilité de l’action.
- Théâtre de marionnettes : genre théâtral dont les personnages sont des marionnettes actionnées par un marionnettiste dans un castelet, un cadre de bois qui le dissimule à la vue du public.
Les marionnettistes improvisent des échanges entre des marionnettes de bois très détaillées qui deviennent des personnages emblématiques et attachants.
Leur expressivité, leur gestuelle et leur parler régional transforment les pièces les plus innocentes en véritables satires politiques et sociales, plébiscitées par un public de tout âge.
- Théâtre de rue : pièce jouée en extérieur dans un espace public.
- Théâtre élisabéthain : toutes pièces jouées en Angleterre entre le milieu du XVIe et le milieu du XVIIe, sous le règne, entre autres, de la reine Élisabeth Ire.
Inspiré du théâtre médiéval, le théâtre élisabéthain se distingue par un décor pauvre, mais symbolique, présentant un seul élément scénique (le balcon dans Roméo et Juliette, le trône dans Le Roi Lear, etc.).
Les personnages, surtout des aristocrates, leurs domestiques ou des soldats, font état de leurs tourments et de leurs passions dans des tirades, des monologues et des soliloques grandiloquents.
De genre tragique, le théâtre élisabéthain ne se cantonne pas à un seul registre : les répliques, en vers ou en prose, mobilisent également les registres comique et dramatique.
- Théâtre Nô : genre théâtral japonais dont les drames à caractère religieux mêlent danse, chant, mime et poésie.
Le jeu des personnages, par ailleurs masqués, est hautement épuré : la gestuelle est précise, saccadée, extrêmement codifiée et la parole chantée, brève et concise.
- Théâtre tragique : genre théâtral dont les pièces, appelées tragédies, ont une portée pédagogique et moralisatrice.
- Tirade : réplique, longue et publique, énoncée d’un trait et sans interruption par un personnage.
- Tragédie : pièce généralement versifiée, dont les personnages héroïques, aux prises avec un destin exceptionnel, font face à des circonstances exceptionnelles et à une mort certaine.
- Tragi-comédie : pièce tragique présentant certains éléments comiques et dont le dénouement heureux l’oppose à la tragédie.
V
- Vaudeville : comédie légère et divertissante, où s’enchaînent les quiproquos au cœur de situations rocambolesques.