Didascalie | Définition & exemples

Au théâtre, une didascalie est une indication donnée par l’auteur de la pièce. Elle sert exclusivement à la scénographie, l’organisation matérielle et spatiale de la représentation théâtrale.

Didascalie def
Note rédigée par l’auteur qui tient lieu de consigne scénographique à l’intention des acteurs (jeu) et du metteur en scène (mise en scène, décor).

Véritable directive, la didascalie n’existe que dans le texte de la pièce et sous les yeux du lecteur. Invisible pour le spectateur, elle n’en demeure pas moins essentielle au jeu et à la mise en scène.

En toutes lettres ou en coulisse, la didascalie orchestre dans l’ombre ce qui doit être mis en lumière…

Didascalie : définition

Courte note ou long paragraphe, une didascalie est une consigne, une indication du dramaturge dans le manuscrit d’une pièce de théâtre. Elle est destinée à être lue et mise en application par les acteurs et le metteur en scène de la pièce.

Définition didascalie
Indépendante du dialogue, la didascalie n’est en aucun cas prononcée lors de la représentation sur scène. Il s’agit véritablement d’une directive de l’auteur pour faciliter la compréhension de la pièce à la lecture du manuscrit.

Elle renferme des éléments propres à la représentation théâtrale : la performance physique des acteurs et la mise en scène du scénario.

Dans un roman, le contexte narratif fournit des descriptions détaillées d’une certaine atmosphère ou de l’état d’esprit des personnages. Au théâtre, ce sont véritablement les didascalies qui assurent la transmission de ces informations.

Les didascalies donnent ainsi des informations de prononciation ou de gestuelle qui n’apparaissent pas dans les répliques. L’ironie d’un ton, le volume ou la véhémence d’un propos sont autant d’éléments qui sont d’abord écrits, puis lus, pour être ensuite transmis par le jeu.

Ces indications scéniques sont primordiales pendant les répétitions, lors desquelles la pièce est littéralement mise en scène. Les décisions concernant la position des acteurs, leurs vêtements ou leurs costumes, le décor, l’éclairage relèvent du metteur en scène. Ce dernier s’en remet aux didascalies pour rendre fidèlement l’intention de l’auteur.

Les différents types de didascalies

Traditionnellement, une différence est faite entre deux grands types de didascalies : les didascalies initiales et fonctionnelles.

Comme son nom l’indique, la didascalie initiale apparaît au début du texte, généralement après la page de titre. Elle contient la liste des personnages, ainsi que des précisions concernant les liens de parenté ou les relations qui les unissent. Elle précise aussi les lieux et l’époque.

Qu’est-ce qu’une didascalie initiale ?

PERSONNAGES

ALCESTE, amant de Célimène.
PHILINTE, ami d’Alceste.
ORONTE, amant de Célimène.
CÉLIMÈNE.
ELIANTE, cousine de Célimène.
ARSINOÉ, amie de Célimène.
ACASTE, marquis.
CLITANDRE, marquis.
BASQUE, valet de Célimène.
UN GARDE, de la maréchaussée de France.
DUBOIS, valet d’Alceste.

La scène est à Paris, dans la maison de Célimène.

 

(Molière, Le Misantrope, 1667)

Généralement positionnée avant chaque réplique ou au cœur du dialogue, la didascalie fonctionnelle, présente le nom du personnage, mais également sa gestuelle, son ton, ses mimiques et son déplacement sur scène. Elle détermine aussi le destinataire des propos lorsque plusieurs personnages sont présents sur scène.

C’est également la didascalie fonctionnelle qui introduit la structure de la pièce en actes, en scènes ou en tableaux. Elle décrit à la fois les changements de décor et les tours de paroles successifs du dialogue.

Qu’est-ce qu’une didascalie fonctionnelle ?

ACTE PREMIER.
SCÈNE PREMIÈRE.
CHRISALDE, ARNOLPHE.

CHRISALDE, s’en allant. — […]

ARNOLPHE, seul. — […]

SCÈNE II.
ARNOLPHE, ALAIN & GEORGETTE dans la maison.

ALAIN, en entrant. — […]

GEORGETTE, en entrant. — […]

ARNOLPHE, recevant un coup d’Alain. — […]

ALAIN. — […]

(Arnolphe ôte le chapeau de dessus la tête d’Alain.)

[…]

(Arnolphe l’ôte encore.)

[…]

ARNOLPHE, ôtant le chapeau d’Alain pour la troisième fois, et le jetant par terre. — […]

ARNOLPHE, à Alain. — […]

 

(Molière, L’École des femmes, 1667, Acte I, Scènes 1 et 2)

Les didascalies fonctionnelles sont toujours écrites en italique, parfois entre parenthèses, pour les différencier des dialogues. Lorsqu’elles sont insérées dans un même tour de parole, elles sont toujours encadrées de parenthèses, voire de crochets, pour mieux les isoler.

En plus de ces deux types de didascalies, certains spécialistes distinguent la didascalie expressive et la didascalie textuelle.

La première concerne véritablement le ton du personnage (riant, d’un air forcé, avec mauvaise humeur, etc.), tandis que la deuxième porte sur la gestuelle et le mouvement (en le poussant, frappant à la porte, après avoir lu la lettre, etc.).

Cette distinction fait toutefois référence à la fonction verbale ou non verbale des didascalies, plus largement admise dans l’univers théâtral. Ainsi, la didascalie peut être de type initiale ou fonctionnelle, et de fonction verbale ou non verbale.

Les différentes fonctions des didascalies

Similaire à l’incise dans un dialogue narratif (chuchote-t-elle, s’emporte-t-il), la didascalie module les paroles en plus d’apporter des informations sur l’énonciateur et sur les conditions de l’énonciation. Il s’agit de sa fonction verbale, qui a pour objet l’acte de parole lui-même.

Parmi les didascalies de fonction verbale, on distingue :

  • la didascalie nominative, qui désigne un personnage,
  • la didascalie énonciative, qui définit le contexte de production des propos,
  • la didascalie énonciatrice, qui indique le destinataire des propos,
  • la didascalie mélodique, qui module le ton des propos.
Didascalie exemple : didascalie de fonction verbale
ARNOLPHE, ayant un peu rêvé. — […]

ARNOLPHE, bas à part. — […]

ARNOLPHE, haut. — […]

ARNOLPHE, à Agnès. — […]

(La voyant interdite.)

[…]

ARNOLPHE, reprenant haleine. — […]

AGNÈS, riant. — […]

(Molière, L’École des femmes, 1667, Acte II, Scène 6)

Toute didascalie qui ne se rapporte pas à l’acte de parole est considérée comme non verbale. Les didascalies locatives concernent alors le lieu de l’action, tandis que les didascalies kinésiques décrivent tout ce qui relève du mouvement, de la gestuelle au déplacement sur et hors scène.

Définition de didascalie (fonction non verbale)
AGNÈS. — […]

(Arnolphe la tire.)

[…]

AGNÈS, à celui qui la tient. — […]

HORACE, en s’en allant. — […]

ARNOLPHE, le nez dans son manteau, et déguisant sa voix. — […]

AGNÈS, le reconnaissant. — […]

ARNOLPHE. — […]

(Agnès regarde si elle ne verra point Horace.)

[…]

SCÈNE VII.
ENRIQUE, ORONTE, CHRISALDE, HORACE, ARNOLPHE.

Horace et Arnolphe se retirent dans un coin du théâtre.

 

(Molière, L’École des femmes, 1667, Acte V, Scènes 3 et 7)

Toutefois, cette catégorisation n’est pas figée. Certaines didascalies peuvent à la fois être verbales et non verbales.

C’est le cas dans l’exemple ci-dessus, lorsque Agnès reconnaît son interlocuteur (le reconnaissant). L’action énoncée par la didascalie modifie le langage verbal et paraverbal du personnage, de son ton de voix à sa gestuelle, en passant par ses mimiques.

Composantes essentielles de la scénographie, les didascalies sont des indices laissés par l’auteur. Si leur fonction est de favoriser la compréhension et la visualisation spatiale de la pièce, elles sont surtout une trace écrite en lettres d’or, un message intemporel du dramaturge à son lecteur.

Questions fréquentes sur la didascalie

C’est quoi une didascalie au théâtre ?

Une didascalie, au théâtre, est une indication formulée par l’auteur de la pièce à l’intention des acteurs et du metteur en scène.

Cette consigne participe donc grandement à la mise en scène de la pièce et au jeu des acteurs.

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Aude Charrin, MA

Traductrice et linguiste de formation, Aude a également enseigné le français à des jeunes en difficulté scolaire. Sa nouvelle mission : démocratiser la langue française en vulgarisant ses concepts.