Fatigant ou fatiguant | Orthographe
Que c’est fatigant de toujours hésiter devant l’orthographe de fatigant ! Et pourtant, adjectif ou verbe, chaque forme tient un rôle bien précis au sein de la phrase.
- Fatiguant le public par ses commentaires misogynes, ce présentateur a été hué.
= ses commentaires fatiguent le public - En me fatiguant à courir après mon chien, je dors beaucoup mieux le soir !
= je me fatigue
Fatigant = adjectif variable en genre et en nombre
- Il est vraiment fatigant avec ses histoires !
= il est fatigant / elle est fatigante - Faire de la corde à sauter est un exercice fatigant, mais très complet.
= cet exercice est fatigant / cette activité est fatigante
Rétablir le rôle grammatical de ces formes est le seul moyen de les distinguer. Voici un petit rappel sur la différence entre l’adjectif et le verbe… ou comment faire de la grammaire sans se fatiguer !
Fatiguant : la forme verbale
La forme fatiguant est une forme verbale, appelée participe présent. Elle est orthographiée avec la voyelle « u », car elle est issue de l’infinitif du verbe fatiguer.
Utilisé seul ou au sein d’un gérondif, le participe présent permet d’énoncer une action qui s’accomplit au même moment, ou presque, qu’une autre.
Pour vérifier qu’il s’agit bien d’une forme verbale, il suffit de conjuguer le verbe à un autre temps. Voici quatre cas de figure qui présentent la forme verbale sous toutes ses coutures !
Dans cet exemple, deux actions simultanées sont exprimées, l’une étant la conséquence de l’autre. Conjuguée au présent, elle peut se reformuler ainsi : Puisque je fatigue sans cesse mes parents, je suis envoyé dans un internat.
Je est le sujet du verbe fatiguer, et le participe présent permet d’établir un rapport de conséquence entre les deux actions.
Même cas de figure dans ce deuxième exemple, à une exception près : il s’agit de la forme pronominale du verbe, soit se fatiguer. La phrase, conjuguée au futur, peut se reformuler ainsi : Il se fatiguera à ramer contre le vent et il n’avancera pas d’un pouce.
Ici, la simultanéité prime sur le rapport de conséquence entre les deux actions.
Lorsque le participe présent est précédé de la préposition en, la forme verbale obtenue est appelée gérondif. C’est une forme impersonnelle qui possède la particularité d’être invariable, quel que soit le sujet ou le temps de l’action.
Dans une reformulation au passé simple, le sujet de la phrase, elle, commande toujours l’accord du verbe fatiguer : elle fatigua son père par ses demandes répétées et obtint ce qu’elle voulut.
Fréquemment positionné en début de phrase, le participe présent se subordonne à une phrase principale. Pour éviter les ruptures syntaxiques, ou anacoluthes, le sujet de la principale doit toujours être le même que le sujet de la subordonnée, et donc du participe présent.
Conjuguer le verbe à un autre temps permet de s’assurer de la graphie de la forme verbale, avec un « u », mais également de vérifier le lien syntaxique entre les deux phrases. Si la subordonnée est immédiatement suivie par le sujet de la phrase principale, le lien syntaxique est maintenu et la rupture est évitée.
Fatigant : adjectif (verbal)
Le cas de l’adjectif fatigant est nettement plus simple ; seul son qualificatif de verbal sème la confusion. L’essentiel à retenir est qu’il s’orthographie sans « u » et qu’il s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il qualifie.
- Ses lourds sabots rendaient chaque pas plus fatigant que le précédent.
= chaque foulée plus fatigante - Ton cousin est tellement bavard qu’il en devient fatigant…
= qu’elle en devient fatigante - Ce fatigant voyage prit fin dans une arrivée fracassante.
= cette fatigante excursion - C’est un travail fatigant et répétitif.
= une tâche fatigante
Les formes fatigants et fatigantes sont également possibles. Elles concernent simplement des noms respectivement masculins et féminins pluriels.
- C’est tellement fatigant de visiter Tokyo !
Tout le monde s’accorde sur un point : C’est fatigante est une construction agrammaticale.
Pourtant, fatigant est bel et bien considéré comme un adjectif, la faute au présentatif c’est, qui relègue, en l’absence de nom, l’adjectif à la fonction d’attribut du sujet.
Quel que soit le temps de verbe, le présentatif sera toujours suivi de l’adjectif verbal.
- Ce serait plus fatigant encore de jouer l’avocat du diable.
- Ce sera plus fatigant à porter si tu prends tout ça.
- C’était fatigant à la longue, cette interminable litanie.
Toutefois, dès que le nom réapparaît entre le présentatif et l’adjectif, l’exception retrouve toute la splendeur de sa règle, et l’adjectif la pertinence de sa graphie…
- Ce fut fatigant comme journée !
- Ce fut une journée fatigante !
L’utilisation d’un correcteur orthographique lèvera vos derniers doutes concernant l’orthographe des deux formes. Un reformulateur de textes présente également l’intérêt de contourner le problème, tout comme l’usage de synonymes.
En effet, le verbe fatiguer en possède une myriade, dont épuiser, exténuer, abrutir, lasser, ennuyer, exaspérer, etc. L’adjectif fatigant, lui, peut être remplacé par les participes présents de ces mêmes verbes : épuisant, exténuant, abrutissant, lassant, etc.
L’utilisation de ces synonymes est fortement recommandée, car ils ne présentent aucune difficulté graphique. En plus de varier votre vocabulaire, ils enrichissent vos écrits de mots nettement plus en forme que fatigant…
Questions fréquentes sur fatigant ou fatiguant
- Comment écrire fatiguant ?
-
Le mot fatiguant prend un « u » lorsqu’il est utilisé comme participe présent. C’est une forme verbale qui demeure invariable.
- Je veux un travail qui me rapporterait davantage en me fatiguant moins.
- Sa main gauche se fatiguant plus rapidement que la droite, son jazz prenait des allures de bossa-nova.
Le mot fatigant, sans « u », est un adjectif variable en genre et en nombre.
- Un son fatigué et fatigant sortait du vieux transistor.
- Une autre journée fatigante en perspective !
- Des rêves fatigants troublaient son sommeil.
- Ce fut une expérience des plus pénibles et des plus fatigantes.
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- Écrit-on c’est fatiguant ou c’est fatigant ?
-
On écrit toujours c’est fatigant, car il s’agit d’un adjectif. L’ellipse du nom ne doit pas faire oublier le rôle syntaxique de ce dernier. D’ailleurs, lorsque le nom reprend sa place dans la phrase, le rôle de l’adjectif reprend tout son sens.
- C’est vraiment fatigant cette météo !
- C’est une météo vraiment fatigante !
- Cette météo est vraiment fatigante !
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