Les mots compliqués de la langue française
Il suffit d’explorer les différentes catégories de ce blog pour s’en rendre compte : la langue française est aussi riche que complexe. Bien sûr, son lexique, reconnu dans le monde entier pour son inventivité foisonnante et ses étymologies diverses, n’échappe pas à cette règle…
Avec un nombre de mots compris entre 60,000 et 100,000 selon les linguistes et lexicologues spécialistes de la question, il serait très difficile, voire impossible d’établir une liste exhaustive. Cet article tente néanmoins de répertorier un maximum de mots compliqués, tout en ayant en ligne de mire que cette notion peut être envisagée sous différents prismes.
Que vous soyez un lecteur curieux, un écrivain en devenir soucieux de parfaire son vocabulaire, un apprenant du français langue étrangère, ou même un indécrottable lexicophile dont la soif de vocables nouveaux ne se tarit jamais, ce glossaire est fait pour vous.
- Mot compliqué à comprendre
- alacrité : vivacité, enjouement, grande joie s’apparentant à de la jubilation.
- Mot compliqué à prononcer
- aréopage : « Colline d’Arès » à Athènes, à l’ouest de l’Acropole.
Par extension, assemblée de personnes de haut rang social.
- aréopage : « Colline d’Arès » à Athènes, à l’ouest de l’Acropole.
- Mot compliqué à définir
- périssodactyle : se dit d’un animal appartenant à un ordre des mammifères ongulés caractérisé par un nombre impair de doigts aux membres postérieurs (soit les damans, les équidés, les tapirs et les rhinocéros).
En effet, comme pour n’importe quel autre domaine d’étude, le sens de certaines notions résonnera parfaitement dans l’esprit des uns quand il paraîtra quelque peu étranger aux autres…
Concernant les mots et la perception que l’on peut en avoir, de multiples facteurs entrent en jeu : rapport à la langue, éducation, expériences vécues, classe sociale ou catégorie socioprofessionnelle, présence éventuelle de troubles du langage (dyslexie ou autre) ou de la parole, etc. Mais là encore, cette ébauche d’explication est loin de constituer une science exacte. De ce fait, un mot jugé compliqué par une personne apparaîtra comme tout ce qu’il y a de plus accessible à une autre, et inversement.
Quoi qu’il en soit, une catégorie de mots fait généralement consensus en la matière : celle ayant trait au registre soutenu.
Le langage soutenu (aussi appelé langage soigné) repose sur un vocabulaire précis et rare. On le retrouve dans les conversations très formelles et les correspondances officielles, les milieux mondains, les contenus techniques et universitaires, ou encore certaines littératures. A contrario, il est plus volontiers absent des repas de famille, des médias populaires ou des discussions de comptoir, sauf emploi de figures de style bien particulières…
Peuvent être considérés comme relevant du langage soutenu :
- le vocabulaire technique ou spécifique, propre à un domaine d’expertise pointu (par exemple, un linguiste n’aura en principe aucun mal à reconnaître et employer avec exactitude contextuelle des termes tels qu’antonyme, hiatus, ou encore sémantique, alors que ces mêmes mots pourront poser problème pour les non-initiés),
- les mots désuets, qui sont moins — voire plus du tout — utilisés de nos jours, et qui ont été remplacés selon la règle ou l’usage par des mots qui nous sont désormais plus familiers (par exemple, la préposition fors, largement supplantée par sauf ou excepté),
- les mots rares.
Mais les mots compliqués ne se limitent pas qu’aux mots de vocabulaire soutenus, tant s’en faut.
Le concept inclut également :
- les mots compliqués à dire (en raison de syllabes ardues à prononcer, d’une suite de voyelles et de consonnes produisant des sons peu familiers à notre oreille ou muettes, ou de toute autre difficulté relative à la diction),
- les mots longs, qui peuvent être plus difficiles à mémoriser, épeler ou écrire,
- les mots simples dans leur structure, mais dont la définition serait complexe à établir ou comprendre,
- les homonymes, ces termes qui se prononcent de manière identique, mais qui n’ont pas le même sens, et qui par conséquent ont des orthographes différentes qui permettent de les distinguer (ex. : quand et quant sont des homonymes),
- les mots d’origine étrangère intégrés tels quels au lexique de la langue française (par exemple, le mot allemand schadenfreude ne possède aucun équivalent dans la langue de Molière, si bien qu’on l’utilise nous-mêmes pour caractériser ce vilain sentiment de réjouissance que l’on peut quelquefois ressentir face au malheur d’autrui).
Les interprétations sont larges et au moins aussi variées que le nombre de locuteurs francophones ; c’est pourquoi au moins un exemple de toutes ces sortes de « mots compliqués » est à retrouver dans l’index ci-dessous.
Les mots compliqués en français : liste choisie
La première idée qui nous vient spontanément à l’esprit lorsqu’il est question de mots compliqués est celle d’un vocabulaire soutenu, employé occasionnellement ou dans des cercles très formels.
Cette image colle à la peau des mots en question soit à cause d’une utilisation très rare, pour ne pas dire confidentielle, soit en raison d’une signification obscure ou ambiguë.
La cerise sur le dico ? Ce logiciel, à l’instar de tous nos autres outils d’aide à l’écriture et à la rédaction (reformulateur de texte, détecteur d’IA, générateur de citations…), est disponible en ligne et entièrement gratuit.
Soyons clairs à ce sujet : nous n’aurions pas assez d’une vie entière pour tous les répertorier, surtout en tenant compte des champs scientifiques et médicaux, lesquels viendraient considérablement alourdir ce glossaire.
La liste qui suit, bien qu’elle emprunte à de nombreuses classes grammaticales (noms communs, noms propres, verbes, adjectifs, adverbes…), ne prétend donc pas être exhaustive.
Cependant, grâce à une armée de passionnés de jeux de mots et d’amateurs de belles lettres qui œuvrent pour que de nombreux mots jugés complexes ne tombent pas dans l’oubli ou en désuétude, nous pouvons tout de même dresser un catalogue assez fourni de termes complexes et autres gemmes lexicales qui composent notre langue.
Voyez plutôt…
Les noms compliqués en français
- Aboulie
- Trouble mental caractérisé par un manque de motivation ; privation intense de volonté et d’initiative.
- Acmé
- Apogée, point culminant, notamment d’une maladie (le moment où les symptômes sont à leur plus haut degré d’intensité).
- Acrimonie
- Mauvaise humeur, caractère agressif d’une personne.
- Adelphe
- Frère ou sœur (sans distinction de genre), né de mêmes parents.
- Amuïssement
- Atténuation, voire éludation complète d’un son au sein d’un mot. Autrement dit, il s’agit du fait de ne pas prononcer une lettre ou une syllabe en particulier.
- Anfractuosité
- Cavité, creux profond et irrégulier qu’on trouve notamment sur les sols et les parois rocheux.
- Argutie
- Argumentation subtile et pointilleuse, mais vide de sens.
- Atavisme
- Fait pour certaines caractéristiques physiques ou morales de se transmettre de manière héréditaire (soit d’une génération à l’autre).
- Cénobite
- Se dit d’un moine vivant en communauté.
- Chassie
- Substance collante qui s’amasse sur le bord des paupières.
- Contemption
- Mépris, dédain.
- Contumélie
- Outrage, affront.
- Parole ou action attentant gravement à l’amour-propre d’une personne.
- Cotissure
- Meurtrissure faite à un fruit (comparaison possible avec la peau humaine).
- Dithyrambe
- Éloge enflammé à la gloire de quelqu’un.
- Faconde
- Éloquence intarissable, facilité de parole excessive pouvant déplaire.
- Empyreume
- Odeur ou goût fétides que dégagent certaines matières après avoir été soumises à une chaleur intense ou exposées au feu.
- Enantiosémie
- Fait pour un mot de posséder plusieurs sens qui s’opposent entre eux.
- Épectase
- Fait de mourir pendant un orgasme.
- Ergastule
- Prison souterraine, cachot dans l’Antiquité romaine.
- Eschatologie
- Discours sur la fin du monde ou la fin des temps.
- Faix
- Fardeau lourd à porter
- Gabegie
- Désordre, gestion désastreuse d’une situation ou d’une institution, notamment sur le plan financier.
- Galimatias
- Discours ou écrit hermétique, confus, obscur.
- Glabelle
- (Anatomie) Zone du visage située entre les deux sourcils, juste au-dessus du nez.
- Immanence
- Fait d’exister de manière intrinsèque, sans cause ou action extérieure ; ce qui est propre à la nature d’un individu.
- Imprécation
- Malédiction proférée contre quelqu’un, souhait appelant le malheur à s’abattre sur cette personne.
- Irénisme
- Attitude compréhensive mutuelle entre deux personnes, lorsqu’elles partagent deux opinions différentes.
- Licéité
- Caractère de ce qui est licite, soit autorisé par la loi.
- Linéament
- Ligne élémentaire, caractéristique d’une forme, d’un visage ou d’un paysage.
- Lucaniste
- Amateur de cerfs-volants.
- Narthex
- Sas à l’entrée des églises. Symboliquement, lieu de transition entre le profane et le sacré.
- Nébulosité
- Obscurité diffuse due à la présence de nuages légers.
- Noctilucence
- Fait de briller dans la nuit.
- Nodosité
- Excroissance arrondie, dure au toucher.
- Nycthémère
- Cycle de vingt-quatre heures comprenant une phase d’une journée et d’une nuit.
- Opprobre
- Réprobation, grand déshonneur en public, honte très vive.
- Parangon
- Modèle, une personne que l’on souhaite imiter en raison de ses valeurs ou de ses qualités.
- Phantosmie
- Hallucination olfactive qui consiste en la perception d’odeurs qui ne sont pourtant pas présentes.
- Remugle
- Odeur prenante et désagréable de renfermé qui rend l’atmosphère viciée.
- Rétrogression
- Mouvement en arrière, fait de régresser vers une forme moins complexe et évoluée.
- Rodomontade
- Vantardise emplie d’insolence.
- Satrape
- Personnage qui mène une vie fastueuse ou qui règne en despote.
- Sérendipité
- Aptitude à faire une trouvaille ou découverte inopinée, au gré du hasard.
- Solécisme
- Erreur de langage, le plus souvent relative à la syntaxe d’une phrase.
- Succédané
- Ersatz, produit ou médicament qui peut en remplacer un autre.
- Sybarite
- Personne aimant le luxe, les choses raffinées, voluptueuses et confortables.
- Sycophante
- Dénonciateur, délateur.
- Thébaïde
- Endroit désert et retiré, souvent austère, qui permet de se plonger dans une solitude profonde.
- Thuriféraire
- Personne qui encense, flatte, loue une autre à l’excès.
- Varech
- Ensemble des algues marines échouées sur les roches des bords de mer avec le retrait des marées.
- Vaticination
- Prémonition, prédiction de l’avenir.
- Velléité
- Intention, volonté trop faible pour aboutir à un réel passage à l’action.
Parmi eux, citons entre autres :
- l’acrostiche : poème dont les vers commencent par des lettres, qui, lues verticalement, forment un mot, un prénom, voire tout un message.
- l’anacoluthe : figure de style consistant à créer une rupture ou une discontinuité dans la syntaxe de la phrase.
- l’antonomase : figure de style qui consiste à utiliser un nom propre à la place d’un nom commun, ou vice-versa (forme particulière de métonymie).
- l’aposiopèse : brusque interruption du discours traduisant une vive émotion.
- l’asyndète : omission délibérée de mots tels que et, mais et ou dans une série de phrases.
- le chiasme : inversion de deux éléments de syntaxe dans la phrase, selon une disposition croisée.
- l’épanadiplose : figure de style qui consiste à commencer et à terminer une proposition, une phrase (ou un vers en poésie) par le même mot ou groupe de mots.
- la paronomase : jeu de mots qui consiste à exploiter la similarité sonore ou visuelle entre des mots ayant des sens différents, tels que pâtisserie et tapisserie.
- le syllogisme : un raisonnement logique qui repose sur au moins trois propositions : deux prémisses (ou plus) qui, lorsqu’elles sont mises en relation, débouchent sur une conclusion.
- le zeugme : association incongrue de mots et d’idées.
De manière générale, tout ce qui touche aux domaines de la linguistique et de la littérature recèle des pépites en la matière : diérèse, scansion, et autres stichomythies y pullulent, pour le plus grand plaisir des amateurs de beaux mots… et la plus grande détestation des élèves du secondaire ! (et on les comprend…)
Les adjectifs compliqués en français
- Accort(e)
- Se dit d’une personne gracieuse et avenante.
- Acescent(e)
- Qui commence à s’acidifier, qui rend à devenir aigre.
- Algide
- Qui fait ressentir un froid intense.
- Amphigourique
- Se dit d’un discours confus, embrouillé.
- Ancillaire
- Relatif aux servantes (a une connotation péjorative).
- Antépénultième
- Troisième en partant de la fin, soit avant-avant-dernier.
- Atrabilaire
- Se dit d’une personne qui a mauvais caractère et s’emporte facilement.
- Bancroche
- Bancal, boiteux.
- Bistre
- Qui est d’une couleur bistre, soit d’un marron tirant sur le gris.
- Bréviligne
- Dont la taille est courte et la silhouette est trapue.
- Cacochyme
- Se dit d’une chose ou d’une personne en mauvais état, de faible constitution ou malade.
- Caronculeux(se)
- Qui présente des caroncules, c’est-à-dire dont la peau est criblée de petites excroissances charnues qui la rendent granuleuse.
- Cauteleux(se)
- Qui agit avec ruse et sournoiserie.
- Cérulescent(e)
- Qui tend vers le bleu, et en particulier le bleu azuré.
- Chlorotique
- Atteint(e) de chlorose, une maladie pouvant rendre la peau jaunâtre.
- Comminatoire
- Qui renferme la menace d’une peine légale ou est destiné à intimider autrui.
- Compendieux(se)
- Abrégé(e), que l’on exprime en peu de mots.
- Coruscant(e)
- Se dit d’une chose qui brille de manière éclatante.
- Déclive
- En pente, incliné.
- Délétère
- Nuisible pour la santé, pernicieux.
- Déliquescent(e)
- Qui tombe en décadence, s’affaiblit moralement.
- Diaphorétique
- Qui favorise ou déclenche la transpiration (se dit souvent d’un médicament).
- Diffracté(e)
- Dont la trajectoire a été déviée par un obstacle ou une ouverture.
- Érémitique
- Propre aux ermites. Se dit d’un comportement sauvage, asocial.
- Erratique
- Instable, aléatoire. Qui varie.
- Évanescent(e)
- Susceptible de disparaître, de s’évanouir régulièrement ; insaisissable.
- Extime
- Relatif à la part d’intimité qui est rendue publique, dévoilée au grand jour.
- Fallacieux(se)
- Qui se fonde sur un mensonge, sur une illusion ; qui cherche à tromper autrui.
- Famélique
- D’une grande maigreur, dont la silhouette est décharnée ; rongé par la faim.
- Ferrugineux(se)
- Qui comporte du fer ou en imite les caractéristiques (odeur ou goût).
- Fuligineux(se)
- D’un noir sale, semblable à la suie.
- Gravide
- Gestante ou enceinte.
- Hâve
- Pâle, de piètre allure et sérieusement aminci à cause d’une dure épreuve.
- Hiémal(e)
- Qui relève de l’hiver, appartient à la saison hivernale.
- Hiératique
- Qui a trait aux choses sacrées.
- Hyalin(e)
- Qui a l’aspect, la transparence du verre.
- Idoine
- Qui est parfaitement approprié à la situation, qui convient très bien.
- Impavide
- Imperturbable, qui n’éprouve ou ne semble éprouver aucune crainte.
- Immarcescible
- Qui ne peut se flétrir, qui ne se fane pas.
- Infatué(e)
- Caractéristique d’une personne vaniteuse, imbue de sa personne.
- Inane
- Vain, inutile. Vide de sens.
- Industrieux(se)
- Ingénieux, adroit. Qui montre de l’adresse, de l’habileté à accomplir une tâche.
- Inique
- Excessivement injuste.
- Languide
- Languissant, affaibli, abattu ; qui se laisse dépérir.
- Lénifiant(e)
- Se dit d’une chose apaisante, qui calme ou adoucit.
- Luctueux(se)
- Qui engendre l’affliction, la douleur et la peine, notamment dans le cadre d’un deuil.
- Méphitique
- Fétide ; dont l’odeur est répugnante et toxique.
- Munificent(e)
- Qui se montre d’une générosité absolument grandiose.
- Nivéen(ne)
- D’un blanc pareil à la neige.
- Nubile
- En âge de se marier ou pubère.
- Nyctalope
- Désigne un animal qui voit dans la nuit.
- Œcuménique
- D’origine religieuse et relié à l’œcuménisme (un mouvement interconfessionnel visant à rassembler les différents courants du christianisme) ; ce qui est universel.
- Piaculaire
- Qui relève de l’expiation, soit d’une punition imposée en réparation d’une faute ou d’un péché commis.
- Prognathe
- Dont la mâchoire inférieure est avancée par rapport à la mâchoire supérieure.
- Pulvérulent(e)
- Qui a la consistance de la poudre ou est réduit à l’état de poussière.
- Pusillanime
- Qui manque d’audace et fuit ses responsabilités ; pleutre.
- Sémillant(e)
- Très enjoué(e), pétillant(e) et gai(e).
- Sempervirent
- Se dit d’une plante qui est continuellement verte, y compris pendant l’hiver.
- Séraphique
- Qui possède les qualités que l’on prête aux anges suprêmes (les séraphins), soit la bonté, la beauté, la pureté, etc.
- Spleenétique
- Qui évoque, exprime le spleen (soit une humeur d’ennui et de dégoût profonds).
- Squalide
- Extrêmement sale, crasseux, repoussant.
- Styptique
- Qui empêche l’écoulement du sang.
- Superfétatoire
- Superflu, qui vient s’ajouter inutilement à une ou plusieurs autres choses.
- Valétudinaire
- Qui est fréquemment malade ; dont la santé est précaire.
Les verbes compliqués en français
- Abhorrer
- Détester, haïr.
- Ceindre
- Entourer sa tête ou une autre partie de son corps avec quelque chose (épée, écharpe…).
- Déjeter
- Dévier de sa position initiale ou normale.
- Diaprer
- Parer de couleurs scintillantes et variées.
- Écacher
- Déformer en écrasant, comprimer en foulant.
- Ergoter
- Pinailler, chercher la petite bête.
- Empuantir
- Infecter d’une odeur immonde.
- Épandre
- Éparpiller, jeter çà et là.
- Flagorner
- Flatter par intérêt.
- Gourmander
- Gronder, passer un savon.
- Mésallier
- Marier quelqu’un à une personne de rang social inférieur.
- Mithridatiser
- Immuniser quelqu’un contre un poison en l’y exposant à petites doses jusqu’à ce qu’il s’y accoutume (c’est le principe de fonctionnement d’un vaccin).
- Morigéner
- Sermonner, réprimander quelqu’un.
- Obombrer
- Faire de l’ombre, rendre ombreux, cacher.
- Obvier
- Faire obstacle, s’interposer.
- Obérer
- Faire crouler sous les dettes.
- Parjurer
- Affirmer sous serment ce que l’on sait pourtant faux, violer une promesse.
- Phagocyter
- Absorber l’énergie de l’autre, pomper sa substance jusqu’à le détruire.
- Ratiociner
- Réfléchir de façon tellement intense que l’on en vient à se perdre dans son raisonnement.
- Ripoliner
- (Au sens figuré) Donner un aspect neuf à quelque chose de détérioré afin d’en masquer les défauts.
- S’égailler
- Se disperser, s’éparpiller, la plupart du temps afin de mieux échapper à quelque menace.
- Subodorer
- Deviner, pressentir quelque chose.
- Subreptice
- Qui se fait furtivement et de manière illicite, à l’insu d’une autre personne.
- Subvocaliser
- Exprimer mentalement des mots, dans son esprit, sans les prononcer à voix haute.
- Vitupérer
- Injurier, élever violemment la voix contre.
Autres mots compliqués : les outsiders
- Cahin-caha
(adverbe)
- Tant bien que mal, péniblement.
- Fors
(préposition)
- (Littéraire, vieilli) Excepté, hormis, sauf.
- Subrepticement
(adverbe)
- D’une façon furtive et discrète.
Ces mots français compliqués à prononcer
Un mot peut être vu comme complexe en raison des difficultés que l’on peut rencontrer à le dire à voix haute, ou même à le décomposer dans sa tête.
Lettres et syllabes se mélangent dans notre esprit et notre bouche, ce qui donne lieu à des barbarismes ou des impropriétés récurrentes.
- Un barbarisme est un mot ou une forme grammaticale erronée, présente dans le langage usuel. Il peut être lexical ou grammatical. Ici, ce sont les barbarismes lexicaux qui nous intéresseront, car ils puisent souvent leur existence dans des ressemblances homophoniques et des erreurs de prononciation.
- Une impropriété est l’emploi d’un mot ou d’une expression dans un sens qu’il n’a pas.
Exemples
- Dire Tête d’oreiller au lieu de taie d’oreiller est un barbarisme.
- Employer À l’intention de en tête d’un courrier destiné à une personne spécifique est une impropriété, car l’expression attendue est À l’attention de.
Qu’ils portent officiellement l’étiquette de barbarisme ou non, les termes qui suivent sont connus pour donner plus de fil à retordre que la moyenne :
- aéroport (car on a tendance à le prononcer « aréoport »),
- aborigène (car on a tendance à le prononcer « arborigène »),
- agenda (et non « a-jan-da »),
- caparaçonner (qu’on a tendance à prononcer « carapaçonner »),
- digression (qu’on a tendance à prononcer « disgression »)
- inénarrable (qu’on a tendance à prononcer « inérrable »),
- infarctus (qu’on a volontiers tendance à prononcer « infractus »),
- obnubiler (qu’on a tendance à prononcer « omnibuler »),
- oignon (qu’on prononce « o-gnon », et non « wa-gnon »),
- opprobre (qu’on a tendance à prononcer « opprobe »),
- pharmacie (qu’on a tendance à prononcer « phormacie »),
- pneu (qu’on doit prononcer en une seule syllabe, et non « pe-neu »),
- rémunération (qu’on a tendance à prononcer « rénumération »)…
Avez-vous déjà voyagé aux Pays-Bas et tenté de prononcer le nom de la ville d’Oegstgeest [ˌuxstˈxeːst] sans avoir aucune notion de néerlandais et en tentant d’y appliquer votre plus bel accent franchouillard ? C’est la même chose pour certains noms communs entrés tels quels dans le français courant…
- aficionado (mot espagnol désignant une personne passionnée par une discipline, et dont le « c » est muet),
- crescendo (adverbe italien qui se traduit par « en augmentant progressivement le son »),
- hamburger (que les personnes âgées ont encore tendance à prononcer « ham-bur-jé »),
- heimatlos (synonyme allemand de « apatride », soit « sans patrie », pour quelqu’un qui n’a pas de nationalité ou en a été privé),
- hygge (mot suédois désignant une méthode de bien-être scandinave),
- rinforzando (adverbe italien qui se traduit par « en montant subitement le son »),
- schadenfreude (nom allemand désignant un sentiment particulièrement mesquin : celui de la joie ou du réconfort que l’on peut éprouver face au malheur vécu par un tiers),
- umami (nom japonais désignant une des cinq saveurs de base de la gastronomie),
- wanderlust (nom allemand qui se traduit par « le désir de voyager, de se balader dans le monde »)…
Et puis il y a toutes les locutions latines…
La langue française étant romane, les erreurs de prononciation y sont moins communes que pour les emprunts aux autres systèmes de langues (les langues germaniques, par exemple), mais certains cas font exception, comme De facto (à prononcer « Dé facto »), ou encore In fine (dont le « e » est à prononcer tel un « e » accent aigu à l’oral).
Ces mots compliqués à orthographier
L’orthographe, en français, ce n’est pas une mince affaire… Surtout quand il existe des mots que l’on emploie dans la vie et les textes de tous les jours, faciles à prononcer, mais qui ressemblent tant à d’autres qu’on prend le pli de les confondre entre eux et de les mélanger : ce sont les homonymes et les homophones.
Le français les adore, ses locuteurs beaucoup moins…
- à/a,
- astérisque (à ne pas confondre avec le personnage de la bande dessinée de Goscinny et Uderzo, le petit gaulois Astérix),
- balade/ballade,
- bienvenu/bienvenue,
- ça/sa,
- ce/se,
- ces/ses,
- c’est/s’est,
- ceint/sain/sein/seing,
- davantage/d’avantage,
- du/dû,
- en train/entrain,
- heure/heur,
- leur/leurs,
- maline/maligne,
- matin/mâtin,
- or/hors/ors,
- ou/où,
- sur/sûr,
- point/poing,
- prémices/prémisses,
- sensé/censé,
- tache/Tâche,
- voir/voire…
En effet, si certains mots posent autant de problèmes et sont jugés complexes alors qu’ils appartiennent au langage le plus courant qui soit, c’est parce que leur orthographe va à l’encontre de l’instinct des locuteurs, qui, lorsqu’ils ne connaissent pas un mot au préalable, vont tous ou presque tomber dans le même panneau.
À tel point que l’on arrive à se demander si l’orthographe erronée ne serait pas, finalement, plus logique et appropriée à l’usage que l’orthographe intronisée par la règle… Voltaire ne disait-il pas lui-même : « L’orthographe de la plupart des livres est ridicule… L’habitude seule peut en supporter l’incongruité » ?
Pour pallier le manque de réponse à ces questions, le Premier ministre en place en 1989, Michel Rocard, a mis en place le Conseil supérieur de la langue française à Paris, et a chargé linguistes et représentants de l’Académie française de proposer des changements basés sur les difficultés les plus courantes.
Ainsi, l’accent circonflexe a disparu de certaines voyelles, le trait d’union a fait place à la soudure dans nombre de cas (porte-monnaie est devenu portemonnaie), les participes passés des verbes pronominaux se sont vus exempter de certaines règles d’accord, etc.
A-t-on entendu de vives critiques à ce sujet à l’époque, hurlant, déjà trente-cinq ans plus tôt, au nivellement par le bas et à la médiocrité des nouvelles générations en orthographe ? Bien sûr que oui, car le Français ne saurait trahir sa réputation de râleur et contestataire invétéré…
Cela a-t-il changé la face du monde et de notre langue ? Bien sûr que non.
C’est d’autant moins le cas que dès le début, la doctrine était claire : l’utilisation de l’orthographe dite rectifiée, ou modernisée était facultative. Autrement dit, on pouvait appliquer les nouvelles règles, ou choisir de les ignorer pour s’en remettre à l’orthographe traditionnelle. Ce choix était, et est toujours, à l’appréciation de chacun, et aucune des deux graphies ne saurait être sanctionnée comme fautive au sein de travaux officiels.
La langue française étant une langue en usage, elle continue d’évoluer, et de s’adapter à ses locuteurs (français, mais pas seulement : Belges, Suisses, Québécois, habitants des DOM-TOM ou Africains francophones, c’est toute une communauté implantée dans le monde entier qui a ses spécificités culturelles et ses contributions à apporter). N’en déplaise à certains, c’est là ce qui différencie intrinsèquement une langue vivante d’une langue morte…
Depuis le début des années 2000, de nouveaux points font débat : l’écriture inclusive, souvent réduite à l’usage du point médian de manière erronée, se fait petit à petit une place dans les communications publiques, voire les ouvrages littéraires.
Mais c’est bel et bien la rectification des manuels scolaires en 2016, laquelle a officialisé la simplification de quelque 2400 mots de la langue française pour les aligner sur leur prononciation (dont les fameux « ognon » et « nénufar » qui ont tant défrayé la chronique), qui a engendré la plus grande levée de boucliers. Un hashtag est même né sur les réseaux sociaux : #JeSuisCirconflexe.
Dommage pour les puristes les plus arcboutés que, une fois de plus, la liberté d’adopter ou non ces rectifications soit totale, et que les mots « oignon/ognon » et « nénuphar/nénufar » aient déjà changé d’orthographe plusieurs fois au cours de l’Histoire et des siècles, décalant sensiblement le curseur du « bon usage »…
Les mots compliqués et longs
Ou plutôt devrait-on dire « les mots compliqués car longs »… Car c’est bien de cela qu’il s’agit ici.
On cite souvent l’adverbe Anticonstitutionnellement comme étant le plus long mot de la langue française, mais c’est en partie erroné selon un certain point de vue.
En effet, il existe de nombreux mots beaucoup plus longs, qui mettent au tapis Anticonstitutionnellement et ses 25 lettres de manière incontestable.
Seulement, ces mots, souvent d’obédience chimique, scientifique ou médicale, ne sont pas présents dans la plupart des dictionnaires en raison de leur rareté et de leur emploi restreint. Il ne viendrait à l’idée de personne de les utiliser dans une conversation courante, mis à part pour épater la galerie.
C’est le cas de termes tels que :
- dichlorodiphényltrichloroéthane , plus connu sous le nom de DDT, un insecticide puissant (31 lettres),
- cyclopentanoperhydrophénanthrène , nom scientifique du stérane, alcane constituant le noyau des stéroïdes (32 lettres),
- rhinopharyngitolaryngographologiquement , représentation graphique de la rhinopharyngite (39 lettres),
- aminométhylpyrimidinylhydroxyéthylméthylthiazolium , nom systématique de la vitamine B2 en chimie (49 lettres)…
Si vous étiez en quête de mots compliqués pour le pendu afin de mettre au défi vos adversaires, ne cherchez pas plus loin : vous tenez là le moyen imparable de rendre toute la tablée chèvre (et peut-être même de perdre beaucoup d’amis au passage…).
Dans un registre moins scientifique, accordons une mention spéciale au mot infundibuliforme , qui a le mérite d’être plus facilement lisible et désigne un objet ayant la forme d’un entonnoir.
Enfin, les néologismes (qui sont les mots dont l’existence découle d’une invention créative, ou nouvellement créés) offrent de savoureux mots longs et compliqués, y compris dans la littérature la plus prestigieuse.
C’est le cas du mot métaphysico-théologo-cosmolo-nigologie, bien connu des élèves ayant Candide de Voltaire dans la liste des lectures obligatoires à préparer pour le bac de français, et qui est utilisé comme satire des prétentions de certains professeurs et savants qui se complaisent dans des discours et discussions opaques, discours qui ne disent au final rien de clair et se perdent en circonvolutions inutiles. En somme, c’est la science de l’esbroufe !
La coulrophobie (peur des clowns), l’agoraphobie (peur des lieux publics ou des lieux dont il serait difficile de s’échapper) ou l’émétophobie (peur de vomir) ne sont en réalité que la partie émergée de l’iceberg… alors que la part immergée comporte d’énormes pépites.
- alektorophobie (peur des poulets),
- mageirocophobie (peur de cuisiner),
- syngénésophobie (peur des retrouvailles en famille),
- nanopabulophobie (peur des nains de jardin à brouette),
- paraskevidékatriaphobie (peur du vendredi 13),
- apopathodiaphulatophobie (peur de la constipation),
- hexakosioihexekontahexaphobie (peur du nombre 666).
Et bien sûr, nous nous devions de terminer cette liste par l’irrésistible et délicieusement ironique hippopotomonstrosesquippedaliophobie qui désigne la peur… des mots à rallonge.
Oui.
Pour de vrai.
Questions fréquentes sur les mots compliqués
- Quel est le mot le plus compliqué de la langue française ?
-
Difficile de définir quel est LE mot le plus compliqué en français, car de multiples critères peuvent entrer en compte (structure, écriture, prononciation, sens, registre de langue…).
Cependant, les prétendants au titre se bousculent au portillon…
En effet, et notamment parmi les mots les plus longs, la concurrence est rude :
- aminométhylpyrimidinylhydroxyéthylméthylthiazolium (nom systématique de la vitamine B2 en chimie),
- apopathodiaphulatophobie (peur de la constipation),
- cyclopentanoperhydrophénanthrène (nom scientifique du stérane, alcane constituant le noyau des stéroïdes),
- dichlorodiphényltrichloroéthane (plus connu sous le nom de DDT, un insecticide puissant),
- hexakosioihexekontahexaphobie (peur du nombre 666),
- hippopotomonstrosesquippedaliophobie (peur des mots à rallonge).
- paraskevidékatriaphobie (peur du vendredi 13),
- rhinopharyngitolaryngographologiquement (représentation graphique de la rhinopharyngite)…