Tautologie | Définition et exemples
En rhétorique, la tautologie est la répétition d’une même idée sous une autre forme.
- Je suis et j’existe.
Synonyme de pléonasme, la tautologie est un acte de parole volontaire. Reine de l’oral, elle s’emploie dans les discours, lorsque l’orateur cherche à confondre son auditoire, ainsi qu’au théâtre, dans un but comique.
Artifice rhétorique, la tautologie peut se résumer en une métaphore animalière : un chat qui se mord la queue pour mieux noyer le poisson…
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Table des matières
Tautologie : définition
Le mot tautologie possède plusieurs définitions, toutes plus ou moins liées à la parole. En rhétorique, l’art du discours, un énoncé tautologique est une formulation redondante.
En plus d’être évidente, l’information mentionnée n’est pas inédite ; elle est répétée telle quelle, ou sous une forme quasi identique.
En ce sens, la tautologie se rapproche du truisme et de sa notion d’évidence. La répétition de l’information est parfaitement inutile, car elle n’apporte aucune information supplémentaire. Son ajout masque toutefois les lacunes du raisonnement.
La tautologie peut également faire écho au pléonasme volontaire des dramaturges. En grossissant le trait, ils soulignent avec emphase le caractère incontestable d’une évidence pour créer un certain comique de répétition et d’insistance.
Dans le langage courant, le mot pléonasme est souvent associé à une ineptie, une parole considérée comme absurde. Toutefois, le pléonasme volontaire, en sa qualité de figure de style délibérée, a toute sa place parmi les synonymes de tautologie.
D’autres synonymes tels que répétition, redondance, redite ou banalité rendent également le sens général du procédé rhétorique.
L’adjectif tautologique est également utilisé en linguistique lorsque la définition d’un mot est circulaire, c’est-à-dire qu’elle n’est pas définitoire par essence.
Par exemple, énoncer qu’un serre-tête est un dispositif qui serre la tête relève de la tautologie, car cette définition n’explique en rien le sens des mots serre et tête. L’information est pertinente uniquement pour les locuteurs qui possèdent déjà une certaine connaissance sémantique de ces notions.
Enfin, en logique, une proposition qui reste vraie indépendamment de la véracité de ses composants est une tautologie.
Ainsi, l’affirmation si les hommes meurent, alors ils sont mortels renvoie au logos du triangle aristotélicien. En faisant appel à la logique de son auditoire, l’orateur énonce une proposition redondante, mais a priori cohérente et raisonnable, pour le convaincre.
Tautologie : exemples
La construction d’un énoncé tautologique est relativement aisée. Dans les faits, le prédicat ne doit rien dire de plus que le sujet. Autrement dit, la phrase est symétrique : la première partie est sémantiquement identique à la deuxième.
Certains verbes prédicatifs, qui précisent ce que l’on dit du sujet, sont particulièrement productifs lorsqu’il s’agit de créer des tautologies. Ainsi, le verbe être offre généralement un axe à partir duquel les deux informations identiques ou quasi identiques s’articulent.
La plupart des connecteurs logiques du discours, en particulier les conjonctions de subordination, jouent également un rôle prédicatif en établissant un lien logique indiscutable. Parce que, qui indique la cause, ne tolère justement aucune remise en cause.
- Donner, c’est donner ; reprendre, c’est voler.
- J’ai une heure de retard parce que je suis parti une heure trop tard.
- Je suis comme je suis, je suis faite comme ça.
(Jacques Prévert, Paroles) - […] tout ce qui n’est point prose est vers ; et tout ce qui n’est point vers est prose.
(Molière, Le Bourgeois gentilhomme ; Acte II, scène 4) - Elle est détestable parce qu’elle est détestable.
(Molière, La Critique de l’École des femmes ; Scène 5)
La tautologie, en tant que figure de style, ou plus précisément de rhétorique, relève toujours de l’intentionnalité de l’auteur. Des propos prononcés de façon non délibérée ne peuvent pas être considérés comme une tautologie.
Énoncer des évidences lorsque l’on est fatigué ou embarrassé est un phénomène tout à fait normal, dont chacun s’est déjà rendu coupable. Si les personnalités publiques font souvent l’objet de moqueries à la suite de citations malheureuses, leurs propos sont au mieux des clichés ou des perles, mais en aucun cas des tautologies.
Enfin, si le caractère tautologique de certaines expressions telles que donner, c’est donner ; la vérité vraie ou je l’ai vu de mes propres yeux fait sourire, l’intentionnalité du procédé est bel et bien présente et légitime.
Le sens de ces expressions va bien au-delà de la simple évidence : ces tautologies sont lexicalisées et témoignent d’une insistance, comique ou non, mais tout à fait recherchée, voire revendiquée, par le locuteur.